Notre part de responsabilité dans la gestion des déchets de nos communautés

Article : Notre part de responsabilité dans la gestion des déchets de nos communautés
Crédit: Source : Pixabay
14 juin 2022

Notre part de responsabilité dans la gestion des déchets de nos communautés

Sur la planète terre, l’accroissement de la population a pris un élan sans précédent. Selon les prévisions de l’ONU, on pourrait atteindre la barre des 9,7 milliards d’êtres humains d’ici 2050. Cette explosion démographique a des effets, à la fois positifs et négatifs sur l’environnement. Ceci est d’autant plus évident que l’augmentation de la production des déchets est consécutive à la croissance de la population. Partout dans le monde, les êtres humains produisent régulièrement des déchets dans la recherche de la satisfaction de leurs besoins liés à la consommation, la santé ou encore le loisir. Mais qu’en est-il de la gestion de ces déchets produits ? 

Dans sa thèse de doctorat défendue en 2017, Marie-Rose Bangoura estime que dans les villes africaines, seulement 30 % des déchets sont évacués. Les 70 % restants constituent des dépôts sauvages qui envahissent nos rues et notre environnement en général. La gestion des déchets en Afrique est ainsi devenue une préoccupation cruciale à laquelle tous les habitants sont confrontés. Même les acteurs politiques africains se trouvent limités dans la mise en place des mécanismes adéquats pour y faire face. Et pourtant une mauvaise gestion des déchets a des répercussions sur notre environnement.

Quelles en sont les conséquences majeures ?

L’exode rural, de moins en moins contrôlé par les autorités dans la plupart des pays africains, entraîne des conséquences sur les modes de consommation, et devient un obstacle majeur à la pratique de gestion des déchets. Par-dessus tout, l’écosystème de plus grandes agglomérations africaines reste menacé par une forte concentration de la population. Des difficultés de mettre en place des infrastructures de qualité, le développement des quartiers sous-intégrés, des constructions anarchiques débouche à la naissance des bidonvilles, et bien d’autres conséquences néfastes refont surface.

Une forte urbanisation constitue ainsi un manque à gagner pour l’ensemble des villes de l’Afrique. Des habitants consomment et produisent des déchets sans songer à leurs modes d’évacuation, alors que le mauvais traitement des déchets a des répercussions sur la santé, la faune, l’eau, et même sur l’environnement. Au niveau familial seulement, l’entassement des déchets donne une vue désagréable, ce qui débouche parfois à des conflits de gestion des déchets entre voisins. Dans mon pays, la République Démocratique du Congo par exemple, la gestion des déchets a surpassé non seulement les ménages, mais aussi les autorités locales et municipales. Parfois, des rues et des rivières servent les seuls endroits pour l’évaluation des résidus de cuisine, avec tous les risques que cela entraîne. 

Dans nos agglomérations, les habitants se servent des rues, des canaux conducteurs d’eaux et des trottoirs pour évacuer leurs déchets, par manque de politique de gestion des déchets. Ceci entraîne un autre effet délicat, car nos avenues perdent la beauté de leur paysage. Pire encore, lorsqu’il pleut, les eaux, par manque de canalisation – bouchée par les ordures – se créent des passages sur la chaussée réservée au passage des véhicules. Il s’en suit leur immobilité et la destruction de nos routes qui ont pourtant coûté toute une fortune au gouvernement pour leur construction. 

Les déchets que nous jetons dans nos rivières finissent leur course dans le lac. Leur impact sur les animaux aquatiques est aussi bien préoccupant que nous en sommes les premiers consommateurs. Notre incivisme se retourne contre nous-mêmes d’une manière ou d’une autre.

La mauvaise gestion des déchets est dans la plupart des cas la source des maladies qui attaquent les humains. Nous sommes aujourd’hui à la merci des maladies hydriques, telles le choléra, le paludisme, la poliomyélite ou encore la peste noire. Les déchets que nous jetons partout attirent des animaux nuisibles responsables des tous les gènes sanitaires dont nous sommes aujourd’hui victimes. 

La pollution atmosphérique est aussi l’une des conséquences d’un mauvais traitement de nos déchets. Les derniers que nous brûlons à ciel ouvert vont jusqu’à infecter, grâce au gaz qui en est dégagé, l’air que respirent ses milliers d’humains. Ceci a à son tour, des retombées sur notre santé. 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle qu’en 2012, près de 12,6 millions de personnes sont décédées suite à un environnement insalubre. Les facteurs de risque environnementaux, tels que la pollution de l’air, de l’eau et des sols, l’exposition aux substances chimiques, le changement climatique ou le rayonnement ultraviolet, sont à l’origine de plus d’une centaine des maladies ou traumatismes. Les déchets, loin d’être une source de revenu en cas de leur bon traitement, deviennent aussi source de plusieurs effets néfastes sur notre vie, lorsque nous négligeons leur gestion, d’où la nécessité de repenser notre mode de vie. 

Il faut que ça change !

Puisque le monde de demain est encore à réinventer, il est impérial d’adopter un comportement responsable. Dans la plupart des pays africains, les citoyens ont laissé au gouvernement la charge de résoudre tous les problèmes, même les plus réduits. Nous-mêmes nous ignorons notre part de responsabilité dans la bonne gestion de nos entités pour notre bien et celui des générations futures. 

« Aujourd’hui, le changement climatique constitue la menace la plus grave de notre planète », a reconnu le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Gutiérrez en 2019. Il nous revient maintenant d’imaginer combien la mauvaise gestion de nos déchets contribue à la dégradation de l’environnement, à la pollution atmosphérique, et à l’éclosion des maladies incurables à l’instar du cancer de poumons. Je pense que la question qui vaut la peine d’être posée, c’est de se demander l’effort que fournit la population, puisque la gestion de notre écologie ne nécessite pas forcément une intervention politique.

Nous devons agir dès maintenant, et nous remettre sur des bons rails. Investissons dans la bonne gestion de nos déchets, c’est un petit geste qui, pourtant, pourrait garantir l’avenir des générations à venir.

A en croire les propos du docteur Isabelle Chevaley, les déchets sont de véritables matières premières et des sources de revenus exploitables. Cette déclaration datant de 2018 en Suisse vaut son pesant d’or alors que que plusieurs organisations se sont investies dans le recyclage et la réutilisation des déchets.

 

Portrait de deux travailleurs portant des combinaisons de protection contre les risques biologiques dans une usine de traitement des déchets triant du plastique et du carton recyclables sur un tapis roulant (Crédit Photo : Pixabay)

Mais en Afrique en général et dans mon pays la RDC en particulier, cette ressource est négligée. Les déchets, au lieu d’être pour nous une source de revenu à gérer avec enthousiasme, ils sont dans la plupart des cas des éléments nuisibles dont il faut se débarrasser. Pendant que plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, et près de 80% d’entre elle est sans emploi. Il y a lieu de conclure ici que les chercheurs en développement durable de mon pays n’ont toujours pas trouvé des débouchés scientifiques nécessaires pour s’investir dans l’exploitation des déchets, une situation qui laisse à désirer.

Bien que les pays africains ne disposent pas de politique de gestion de déchets, à l’instar de la RDC, la jeunesse devrait prendre ses responsabilités en main et contribuer au changement de mentalité. Malheureusement, ce sont ces jeunes qui, dans la plupart des cas, sont à l’origine de la pollution de notre environnement, au travers leurs comportements « inciviques ». Ce n’est pas le gouvernement qui changera nos idéologiques, il nous revient donc d’agir. 

Il est possible de se battre contre le changement climatique, il est possible de lutter contre la pollution de notre environnement. Oui, il est aussi possible de de vivre dans un environnement sain. Il suffit de repenser notre comportement et nous dire que nous sommes les premiers acteurs de notre développement, et du changement. 

Prenons le risque d’agir, nous pouvons y arriver !!!

UN AVENIR MEILLEUR, C’EST POSSIBLE !

C’est mon opinion !

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