L’abondance en eau douce en RDC, un paradoxe au profit des congolais

Article : L’abondance en eau douce en RDC, un paradoxe au profit des congolais
Crédit: Norbert Rugamika (avec son accord)
22 mars 2023

L’abondance en eau douce en RDC, un paradoxe au profit des congolais

Alors que l’humanité célèbre la journée mondiale de l’eau le 22 mars de chaque année, 2/3 des habitants de la République Démocratique du Congo n’ont toujours pas accès à l’eau potable, malgré la richesse hydrique du pays.

L’humanité met à l’honneur l’eau douce tous les 22 mars, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’eau. Cette journée célébrée depuis 1993 vise notamment à réfléchir sur des mesures urgentes pour une gestion durable de l’eau potable à travers le monde entier. En effet, la population mondiale dans son ensemble, n’a pas accès à l’eau, selon le rapport des Nations Unies qui précise qu’environ 2,2 milliards d’habitants sur plus de 8 milliards possibles, connaissent des problèmes liés à la pénurie en eau.

Mais si le problème de carence en eau devient une urgence au 21ème siècle, les causes de ce déficit dans le monde nécessitent d’être évoquées. On cite parmi elles, les effets dévastateurs du changement climatique sur la biodiversité, ainsi que la pollution de l’eau. Voilà pourquoi la crise de l’eau est en train de devenir aujourd’hui une urgence mondiale, qu’il serait nécessaire que les organisations internationales en fassent une priorité. Simplement parce que le dysfonctionnement du cycle de l’eau mettrait en mal les actions déjà menées jusqu’ici pour répondre aux urgences mondiales, à savoir la faim, la santé, la gestion des catastrophes, et on peut même évoquer les problèmes de l’industrie ou encore le maintien de la paix.

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Malgré l’objectif de développement durable fixé par la communauté internationale en 2015, celui de s’assurer que d’ici 2030, tout le monde ait accès à l’eau et aux services d’assainissement hygiénique d’ici 2030, les résultats, huit ans après cet engagement, sont loin d’être positifs. De quoi appuyer sur la sonnette d’alarme ?

L’eau, source de vie ; et la conférence des Nations Unies sur l’eau

La planète terre est entourée de l’eau. Plus de 72% de sa surface est constituée notamment d’eau, dont les mers, les océans, les lacs et les rivières. L’eau est aussi présente dans l’atmosphère sous forme de nuages, de pluie ou de vapeur. On retrouve également dans les nappes souterraines, la qualité d’eau douce, dont ont besoin notamment les espèces humaines pour survivre. Pourtant cette richesse naturelle ne représente que moins de 4% de la quantité totale de l’eau.

Et plus les besoins humains s’accroissent, plus les ressources en eau douces sont réduites. Il est donc nécessaire de préserver l’eau qui, selon les Nations Unies, est à la base de tout effort de développement tendant à façonner un avenir meilleur.

C’est d’ailleurs dans cette optique qu’a été lancée à New York, ce mercredi 22 mars 2023, la conférence des Nations Unies sur l’eau. Objectif, prendre des engagements décisifs pour accorder une importance aux programmes d’action pour l’eau. Les échanges sur la nécessité de l’eau qui s’étendent sur trois jours et qui réunissent des dirigeants du monde entier, tenteront ainsi de trouver des solutions à la crise mondiale qu’est la guerre faite à l’eau de suite de sa gestion. Les regards restent ainsi tournés vers l’issu de cette séance, et les engagements qui seront pris pour le bien de l’humanité tout entière.

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La population congolaise et l’eau, tel un mendiant assis sur l’or

La République Démocratique du Congo demeure l’un de grands pays riches en eau douce dans le monde. Par l’immensité de son bassin hydrographique, ce pays de l’Afrique centrale dispose d’une quantité d’eau renouvelable estimée à 10 283 km3, ce qui fait que la RDC soit classée dans le top 10 des pays riches en eau renouvelable dans le monde.

« Dans la ville de Bukavu, les seuls ménages disposant des compteurs d’eau potable en font une mine d’or. »

Malheureusement, malgré ce potentiel, comme tant d’autres ressources naturelles dont dispose notre pays, les habitants congolais restent engloutis par des problèmes d’accès à l’eau potable, avec les conséquences que cela engendre sur le plan social, environnemental et surtout alimentaire. En effet, seuls 30% des congolais ont accès à l’eau potable, selon le rapport de la Banque Africaine de Développement. Des statistiques qui restent tout de même inquiétantes, sur une population congolaise estimée à plus de 100 millions d’habitants.

Dans la ville de Bukavu par exemple, dans la commune administrative, Ibanda, plus de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau de la REGIDESO. Ils se contentent de l’eau du lac Kivu, malgré la qualité de l’eau en soi, et les seuls ménages disposant des compteurs d’eau potable en font une mine d’or, alors que le reste de la population reste vulnérable.

Vu la nécessité en eau potable, les habitants sont obligés de parcourir de longues distances, en parcourant les rues les plus fréquentées, uniquement pour se ravitailler en eau, parfois en payant des frais aux fournisseurs. Pendant ce temps, la REGIDESO reste fidèle en distribuant des factures de consommation de l’eau, sans s’assurer de la redevance envers sa clientèle. Les conséquences sont inévitables : la persistance des maladies hydriques, vu que la majeure partie de la population n’a pas accès à l’eau potable.

Se référant au thème international de la journée mondiale de l’eau, un appel est lancé aux autorités congolaises pour accélérer le changement, et résoudre la crise de l’eau et de l’assainissement. L’avenir des congolais en dépend.

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